Mais l’esprit, ou l’imagination, est apte à s’égarer sans retenue ; il n’est point de fin à ses erreurs, jusqu’à ce que avertie, ou enseignée par l’expérience, elle apprenne que la première sagesse n’est pas de connaître amplement les matières obscures, subtiles et d’un usage éloigné, mais ce qui est devant nous dans la vie journalière
 John Milton, Le Paradis perdu (1667). copier la citation

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Auteur John Milton
Œuvre Le Paradis perdu
Thème sagesse imagination
Date 1667
Langue Français
Référence
Note Traduit par François-René de Chateaubriand
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Paradis_perdu

Contexte

“tu m’as appris à ne point interrompre avec des imaginations perplexes la douceur d’une vie dont Dieu a ordonné à tous soucis pénibles d’habiter loin, et de ne pas nous troubler, à moins que nous ne les cherchions nous-mêmes, par des pensées errantes et des notions vaines. Mais l’esprit, ou l’imagination, est apte à s’égarer sans retenue ; il n’est point de fin à ses erreurs, jusqu’à ce que avertie, ou enseignée par l’expérience, elle apprenne que la première sagesse n’est pas de connaître amplement les matières obscures, subtiles et d’un usage éloigné, mais ce qui est devant nous dans la vie journalière ; le reste est fumée, ou vanité, ou folle extravagance, et nous rend, dans les choses qui nous concernent le plus, sans expérience, sans habitude, et cherchant toujours. Ainsi descendons de cette hauteur, abaissons notre vol et parlons des choses utiles près de nous, d’où, par hasard, peut naître l’occasion de te demander quelque chose non hors de raison, m’accordant ta complaisance et ta faveur accoutumée.” source