Mais la musique, de même que la beauté, est souvent d’autant plus attrayante, ou du moins frappe d’autant plus l’imagination, qu’elle ne déploie qu’imparfaitement ses charmes, laissant la pensée libre de compléter ce que l’éloignement ne permet pas d’apercevoir
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Auteur Walter Scott
Œuvre Quentin Durward
Thème beauté imagination
Date 1823
Langue Français
Référence
Note Traduit par Albert Montémont
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Quentin_Durward/Texte_entier

Contexte

“si bien que, cloué en quelque sorte dans le lieu d’où son oreille pouvait le plus commodément saisir cette douce mélodie, l’arquebuse sur l’épaule, la bouche entr’ouverte, l’œil et l’oreille, toute son âme enfin, dirigés vers l’endroit d’où elle partait, Quentin ressemblait à la statue d’une sentinelle plutôt qu’à un être animé, et n’avait plus d’autre idée que celle de recueillir chaque son au passage. Ces sons délicieux ne se faisaient pas entendre d’une manière suivie ; ils languissaient, ils se prolongeaient, ils cessaient totalement, puis se renouvelaient à des intervalles irréguliers. Mais la musique, de même que la beauté, est souvent d’autant plus attrayante, ou du moins frappe d’autant plus l’imagination, qu’elle ne déploie qu’imparfaitement ses charmes, laissant la pensée libre de compléter ce que l’éloignement ne permet pas d’apercevoir ; et Quentin, lorsque par intervalles le charme cessait d’agir, avait encore de nombreux sujets de rêverie. D’après le rapport des camarades de son oncle, et d’après la scène qui avait eu lieu dans la salle d’audience, il ne pouvait douter que la sirène qui enchantait ainsi ses oreilles n’était point, comme il l’avait supposé par une sorte de profanation, la fille ou la parente d’un vil aubergiste, mais la malheureuse comtesse déguisée, pour la cause de laquelle des rois et des princes étaient au moment de revêtir leur armure et de mettre la lance en arrêt.” source