Aimer, c’est acheter le dédain par les pleurs, de prudes regards — par des soupirs déchirants, la joie éphémère d’un moment — par vingt nuits de veille, de fatigue et d’ennui. — En cas de conquête, votre gain peut être un malheur ; — en cas d’échec, une pénible souffrance est votre conquête. — À coup sûr, c’est la folie achetée au prix de la raison, — ou c’est la raison vaincue par la folie.
 William Shakespeare, Les Deux Gentilshommes de Vérone (1623). copier la citation

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Auteur William Shakespeare
Œuvre Les Deux Gentilshommes de Vérone
Thème souffrance conquête
Date 1623
Langue Français
Référence
Note Traduit par François-Victor Hugo Écrit entre 1589 et 1593
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Deux_Gentilshommes_de_V%C3%A9rone/Tra...

Contexte

“car tu es dans l’amour jusqu’au cou, — et pourtant tu n’as jamais traversé l’Hellespont à la nage. PROTÉE. — Jusqu’au cou ! Ne me mets pas au carcan, mon cher. VALENTIN. — Non. Ça ne te sert pas ! au contraire ! PROTÉE. Quoi donc ? VALENTIN. D’être — amoureux ! Aimer, c’est acheter le dédain par les pleurs, de prudes regards — par des soupirs déchirants, la joie éphémère d’un moment — par vingt nuits de veille, de fatigue et d’ennui. — En cas de conquête, votre gain peut être un malheur ; — en cas d’échec, une pénible souffrance est votre conquête. — À coup sûr, c’est la folie achetée au prix de la raison, — ou c’est la raison vaincue par la folie. PROTÉE. — Ainsi, vous concluez en m’appelant fou. VALENTIN. — Ainsi, vous conclurez, j’en ai peur, en le devenant. PROTÉE. — C’est l’amour que vous critiquez. Je ne suis pas l’amour. VALENTIN. — L’amour est votre maître, car il vous maîtrise ;” source