L’amour de l’oisiveté reste le même en l’homme déchu, mais la malédiction pèse toujours sur l’homme, non en ce que nous devons gagner notre pain à la sueur de notre front, mais en ce que, par nos qualités morales, nous ne pouvons, étant oisifs, être heureux. Une voix mystérieuse dit que nous devons être coupables puisque nous sommes oisifs.
 Léon Tolstoï, Guerre et Paix (1869). copier la citation

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Auteur Léon Tolstoï
Œuvre Guerre et Paix
Thème amour malédiction
Date 1869
Langue Français
Référence
Note Traduit par J.-Wladimir Bienstock
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Guerre_et_Paix_(trad._Bienstock)

Contexte

“Mais ensuite, en voyant son père et surtout le petit Nicolas, elle faiblissait dans ses intentions, et pleurait en cachette, se sentant pécheresse, puisqu’elle préférait à Dieu son neveu et son père. SEPTIÈME PARTIE I La Bible nous apprend que l’absence du travail, l’oisiveté, était la condition de béatitude du premier homme avant sa chute. L’amour de l’oisiveté reste le même en l’homme déchu, mais la malédiction pèse toujours sur l’homme, non en ce que nous devons gagner notre pain à la sueur de notre front, mais en ce que, par nos qualités morales, nous ne pouvons, étant oisifs, être heureux. Une voix mystérieuse dit que nous devons être coupables puisque nous sommes oisifs. Si l’homme pouvait trouver un état où, étant oisif, il se sentirait utile en faisant son devoir, il retrouverait une partie de sa béatitude première. Une classe entière, la classe militaire, jouit de cet état d’oisiveté obligatoire et irréprochable, et c’est précisément en cette oisiveté obligatoire et irréprochable que réside l’attrait principal du service militaire.” source