“ Plus malheureux que n’a jamais été aucun homme, pourquoi n’ai-je pas été enseveli dans l’oubli et le repos ? La mort enlève une foule de jeunes enfans, unique espoir de leurs tendres parens. Des épouses nouvelles, de jeunes amans, ont été un jour brillans de la santé et de l’espérance, et le lendemain, renfermés dans la tombe où ils sont devenus la pâture des vers ! ”
Mary Shelley, Frankenstein (1818). copier la citation
Auteur | Mary Shelley |
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Œuvre | Frankenstein |
Thème | oubli espoir |
Date | 1818 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Jules Saladin |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Frankenstein,_ou_le_Prom%C3%A9th%C3%A9e_m... |
Contexte
“Heureusement, je n’étais compris que de M. Kirwin, qui seul entendait la langue de mon pays, dans laquelle je m’exprimais ; mais mes gestes et mes cris affreux suffisaient pour effrayer les autres témoins.
Pourquoi n’ai-je pas succombé ? Plus malheureux que n’a jamais été aucun homme, pourquoi n’ai-je pas été enseveli dans l’oubli et le repos ? La mort enlève une foule de jeunes enfans, unique espoir de leurs tendres parens. Des épouses nouvelles, de jeunes amans, ont été un jour brillans de la santé et de l’espérance, et le lendemain, renfermés dans la tombe où ils sont devenus la pâture des vers ! De quelle matière étais-je formé pour résister ainsi à tant de chocs, qui, semblables à l’action de la roue, renouvelaient continuellement mon supplice ?
Hélas ! j’étais condamné à vivre, et, deux mois après, je me trouvai, comme si je m’éveillais d’un songe, dans une prison, étendu sur un grabat, entouré de geôliers, de guichetiers, de verroux, et du triste appareil d’un donjon.”
source