ISABELLE. — Nous ne savons pas peser les actes de notre frère comme les nôtres. — Les grands peuvent se moquer des saints : c’est preuve d’esprit chez eux, — mais, chez leurs inférieurs, c’est une odieuse profanation.
 William Shakespeare, Mesure pour mesure (1623). copier la citation

ajouter
Auteur William Shakespeare
Œuvre Mesure pour mesure
Thème esprit actes
Date 1623
Langue Français
Référence
Note Traduit par François-Victor Hugo Écrit entre 1603 et 1604
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Mesure_pour_mesure/Traduction_Hugo,_1872

Contexte

“— drapé dans sa petite et brève autorité, — connaissant le moins ce dont il est le plus assuré, — sa fragile essence, il s’évertue, comme un singe en colère, — à faire à la face du ciel des farces grotesques — qui font pleurer les anges, et qui, s’ils avaient nos ironies, — leur donneraient le fou rire des mortels !
LUCIO , à part. — Ô ferme ! ferme, fillette ! il fléchira ; je le vois déjà venir.
LE PRÉVÔT. — Fasse le ciel qu’elle le captive !
ISABELLE. — Nous ne savons pas peser les actes de notre frère comme les nôtres. — Les grands peuvent se moquer des saints : c’est preuve d’esprit chez eux, — mais, chez leurs inférieurs, c’est une odieuse profanation. LUCIO , à part. — Tu es dans le vrai, jeune fille : insiste là-dessus.
ISABELLE. — Ce qui chez le capitaine n’est qu’un mot de colère — est chez le soldat franc blasphème.
LUCIO , à part. — Comment sais-tu tout cela ?” source