On regarde la fraude comme un crime plus énorme que le vol ; c’est pourquoi elle est toujours punie de mort ; car on a pour principe que le soin et la vigilance, avec un esprit ordinaire, peuvent garantir les biens d’un homme contre les attentats des voleurs, mais que la probité n’a point de défense contre la fourberie et la mauvaise foi.
 Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver (1726). copier la citation

ajouter
Auteur Jonathan Swift
Œuvre Les Voyages de Gulliver
Thème vol fourberie
Date 1726
Langue Français
Référence
Note Traduit par Pierre-François Guyot Desfontaines
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Voyages_de_Gulliver/Texte_entier

Contexte

“mais si l’accusé fait voir évidemment son innocence, l’accusateur est aussitôt condamné à une mort ignominieuse, et tous ses biens confisqués au profit de l’innocent. Si l’accusateur est un gueux, l’empereur, de ses propres deniers, dédommage l’accusé, supposé qu’il ait été mis en prison ou qu’il ait été maltraité le moins du monde. On regarde la fraude comme un crime plus énorme que le vol ; c’est pourquoi elle est toujours punie de mort ; car on a pour principe que le soin et la vigilance, avec un esprit ordinaire, peuvent garantir les biens d’un homme contre les attentats des voleurs, mais que la probité n’a point de défense contre la fourberie et la mauvaise foi. Quoique nous regardions les châtimens et les récompenses comme les grands pivots du gouvernement, je puis dire néanmoins que la maxime de punir et de récompenser n’est pas observée en Europe avec la même sagesse que dans l’empire de Lilliput.” source