le sentiment s’y plonge comme notre œil, et nous aspirons à donner toute notre existence pour nous remplir avec délices d’un seul sentiment grand et majestueux. Nous courons, nous volons ; mais, hélas ! quand nous y sommes, quand le lointain est devenu proche, rien n’est changé, et nous nous retrouvons avec notre misère, avec nos étroites limites
 Johann Wolfgang von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774). copier la citation

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Auteur Johann Wolfgang von Goethe
Œuvre Les Souffrances du jeune Werther
Thème limites misère
Date 1774
Langue Français
Référence
Note Traduit par Pierre Leroux
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Werther

Contexte

“oh ! que ne puis-je m’y égarer ! J’y volais et je revenais sans avoir trouvé ce que je cherchais. Il en est de l’éloignement comme de l’avenir : un horizon immense, mystérieux, repose devant notre âme ; le sentiment s’y plonge comme notre œil, et nous aspirons à donner toute notre existence pour nous remplir avec délices d’un seul sentiment grand et majestueux. Nous courons, nous volons ; mais, hélas ! quand nous y sommes, quand le lointain est devenu proche, rien n’est changé, et nous nous retrouvons avec notre misère, avec nos étroites limites ; et de nouveau notre âme soupire après le bonheur qui vient de lui échapper. Ainsi le plus turbulent vagabond soupire à la fin après sa patrie, et trouve dans sa cabane, auprès de sa femme, dans le cercle de ses enfants, dans les soins qu’il se donne pour leur nourriture, les délices qu’il cherchait vainement dans le vaste monde.” source