Il est naturel, lorsqu’un accident ou une terreur subite nous surprend au milieu d’un plaisir, que l’impression en soit plus grande qu’en tout autre temps, soit à cause du contraste, soit parce que tous nos sens, étant vivement éveillés, sont plus susceptibles d’éprouver une émotion forte et rapide.
 Johann Wolfgang von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774). copier la citation

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Auteur Johann Wolfgang von Goethe
Œuvre Les Souffrances du jeune Werther
Thème terreur plaisir
Date 1774
Langue Français
Référence
Note Traduit par Pierre Leroux
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Werther

Contexte

“La danse n’était pas encore finie, que les éclairs qui brillaient depuis longtemps à l’horizon, et que j’avais toujours donnés pour des éclairs de chaleur, commencèrent à devenir beaucoup plus forts ; le bruit du tonnerre couvrit la musique. Trois femmes s’échappèrent des rangs ; leurs cavaliers les suivirent ; le désordre devint général, et l’orchestre se tut. Il est naturel, lorsqu’un accident ou une terreur subite nous surprend au milieu d’un plaisir, que l’impression en soit plus grande qu’en tout autre temps, soit à cause du contraste, soit parce que tous nos sens, étant vivement éveillés, sont plus susceptibles d’éprouver une émotion forte et rapide. C’est à cela que j’attribue les étranges grimaces que je vis faire à plusieurs femmes. La plus sensée alla se réfugier dans un coin, le dos tourné à la fenêtre, et se boucha les oreilles. Une autre, à genoux devant elle, cachait sa tête dans le sein de la première.” source