Rien ne me fait tant de peine que de voir les hommes se tourmenter mutuellement ; mais je souffre surtout quand des jeunes gens à la fleur de l’âge, et dont le cœur serait disposé à s’ouvrir à tous les plaisirs, gâtent, par des sottises, le peu de beaux jours qui leur sont réservés, sauf à s’apercevoir trop tard de l’irréparable abus qu’ils en ont fait.
 Johann Wolfgang von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774). copier la citation

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Auteur Johann Wolfgang von Goethe
Œuvre Les Souffrances du jeune Werther
Thème plaisir âge
Date 1774
Langue Français
Référence
Note Traduit par Pierre Leroux
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Werther

Contexte

“car, dans un tour de promenade que nous fîmes, Frédérique s’étant attachée à Charlotte, et se trouvant aussi quelquefois seule avec moi, le visage de M. Schmidt, déjà brun naturellement, se couvrit d’une teinte si sombre, qu’il était temps que Charlotte me tirât par le bras et me fit signe d’être moins galant auprès de Frédérique. Rien ne me fait tant de peine que de voir les hommes se tourmenter mutuellement ; mais je souffre surtout quand des jeunes gens à la fleur de l’âge, et dont le cœur serait disposé à s’ouvrir à tous les plaisirs, gâtent, par des sottises, le peu de beaux jours qui leur sont réservés, sauf à s’apercevoir trop tard de l’irréparable abus qu’ils en ont fait. Cela m’agitait ; et lorsque, le soir, de retour au presbytère, nous primes le lait dans la cour, la conversation étant tombée sur les peines et les plaisirs de la vie, je ne pus m’empêcher de saisir cette occasion pour parler de toute ma force contre la mauvaise humeur.” source