Il n’est pas naturel non plus que le dernier obéisse volontiers à l’autre ; et un maître sans armes ne peut jamais être en sûreté parmi des serviteurs qui en ont : ceux-ci sont en proie au dépit, l’autre l’est aux soupçons ; et des hommes qu’animent de tels sentiments ne peuvent pas bien vivre ensemble.
 Nicolas Machiavel, Le Prince (1532). copier la citation

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Auteur Nicolas Machiavel
Œuvre Le Prince
Thème sûreté dépit
Date 1532
Langue Français
Référence
Note Traduit par Jean-Vincent Périès
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Prince/Texte_entier

Contexte

“Une des fâcheuses conséquences, pour un prince, de la négligence des armes, c’est qu’on vient à le mépriser ; abjection de laquelle il doit sur toute chose se préserver, comme je le dirai ci-après. Il est, en effet, comme un homme désarmé, entre lequel et un homme armé la disproportion est immense. Il n’est pas naturel non plus que le dernier obéisse volontiers à l’autre ; et un maître sans armes ne peut jamais être en sûreté parmi des serviteurs qui en ont : ceux-ci sont en proie au dépit, l’autre l’est aux soupçons ; et des hommes qu’animent de tels sentiments ne peuvent pas bien vivre ensemble. Un prince qui n’entend rien à l’art de la guerre peut-il se faire estimer de ses soldats et avoir confiance en eux ? Il doit donc s’appliquer constamment à cet art, et s’en occuper principalement durant la paix, ce qu’il peut faire de deux manières, c’est-à-dire en y exerçant également son corps et son esprit.” source