Souverain des choses ! tu es parfait en toi-même, et on ne trouve rien en toi de défectueux : l’homme n’est pas ainsi ; il ne se perfectionne que par degrés : c’est la cause de son désir de société avec son semblable pour aider ou consoler ses insuffisances.
 John Milton, Le Paradis perdu (1667). copier la citation

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Auteur John Milton
Œuvre Le Paradis perdu
Thème désir société
Date 1667
Langue Français
Référence
Note Traduit par François-René de Chateaubriand
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Paradis_perdu

Contexte

“Avec qui donc puis-je converser, si ce n’est avec les créatures que j’ai faites, et celles-ci, à moi inférieures, descendent infiniment plus au-dessous de moi, que les autres créatures au-dessous de toi. » —
« Il se tut ; je repris humblement :
« — Pour atteindre la hauteur et la profondeur de tes voies éternelles, toutes pensées humaines sont courtes. Souverain des choses ! tu es parfait en toi-même, et on ne trouve rien en toi de défectueux : l’homme n’est pas ainsi ; il ne se perfectionne que par degrés : c’est la cause de son désir de société avec son semblable pour aider ou consoler ses insuffisances. Tu n’as pas besoin de te propager, déjà infini, et accompli dans tous les nombres, quoique tu sois un. Mais l’homme par le nombre doit manifester sa particulière imperfection, et engendrer son pareil de son pareil, en multipliant son image défectueuse en unité, ce qui exige un amour mutuel et la plus tendre amitié.” source