Conséquemment, puisque l’homme permet au dedans de lui-même, à d’indignes pouvoirs de régner sur la raison libre, Dieu, par un juste arrêt, l’assujettit au-dehors à de violents maîtres qui souvent aussi asservissent indûment son extérieure liberté : il faut que la tyrannie soit, quoique le tyran n’ait point d’excuse.
 John Milton, Le Paradis perdu (1667). copier la citation

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Auteur John Milton
Œuvre Le Paradis perdu
Thème tyrannie liberté
Date 1667
Langue Français
Référence
Note Traduit par François-René de Chateaubriand
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Paradis_perdu

Contexte

“cette liberté jumelle de la droite raison, habite toujours avec elle, et hors d’elle n’a point d’existence divisée : aussitôt que la raison dans l’homme est obscurcie ou non obéie, les désirs désordonnés et les passions vives saisissent l’empire de la raison, et réduisent en servitude l’homme, jusque alors libre. Conséquemment, puisque l’homme permet au dedans de lui-même, à d’indignes pouvoirs de régner sur la raison libre, Dieu, par un juste arrêt, l’assujettit au-dehors à de violents maîtres qui souvent aussi asservissent indûment son extérieure liberté : il faut que la tyrannie soit, quoique le tyran n’ait point d’excuse. Cependant quelquefois les nations tomberont si bas au-dessous de la vertu (qui est la raison) que non l’injustice, mais la justice, et quelque fatale malédiction annexée, les privera de leur liberté extérieure, leur liberté intérieure étant perdue :” source