L’habitude qu’ont les hommes de voir dans l’argent la représentation de toutes les choses qui servent au soutien ou à l’agrément de la vie, leur fait naturellement contracter une extrême répugnance à se défaire de l’argent qu’ils possèdent, à moins qu’il ne s’agisse de pourvoir à un besoin ou de se procurer une jouissance. On dépense avec plaisir, mais il faut un effort pour payer une dette
 Adam Smith, La Richesse des nations (1776). copier la citation

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Auteur Adam Smith
Œuvre La Richesse des nations
Thème soutien argent
Date 1776
Langue Français
Référence Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations
Note Traduit par Germain Garnier et Adolphe Blanqui
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de...

Contexte

“Mais si cette théorie fait abstraction d’une foule de circonstances morales qui ont une grande influence sur la facilité de la perception et même sur les conséquences de l’impôt, et si les inconvénients qui résultent de cette influence l’emportent de beaucoup sur l’avantage unique d’une charge moins forte, alors la théorie ne se composant pas de tous les éléments qui entrent dans la pratique, se trouve nécessairement démentie par celle-ci. Or, c’est précisément ce qui se rencontre dans la question où il s’agit de comparer les avantages et les inconvénients des deux modes de perception de l’impôt. L’habitude qu’ont les hommes de voir dans l’argent la représentation de toutes les choses qui servent au soutien ou à l’agrément de la vie, leur fait naturellement contracter une extrême répugnance à se défaire de l’argent qu’ils possèdent, à moins qu’il ne s’agisse de pourvoir à un besoin ou de se procurer une jouissance. On dépense avec plaisir, mais il faut un effort pour payer une dette ; et celle qui coûte le plus à acquitter, parce que la valeur reçue en échange est moins aperçue et moins sensible pour tout le monde, c’est l’impôt. En attachant l’impôt à la chose consommable, en le confondant dans le prix de celle-ci, en faisant que le payement de la dette et la jouissance soient un seul et même acte, on fait en quelque sorte participer l’impôt à l’attrait que porte avec soi la consommation, et l’on fait naître dans l’esprit du consommateur le désir d’acquitter l’impôt.” source