“ Si donc un homme, se livrant tout entier aux charmes de la musique, laisse couler dans son ame par le canal de ses oreilles, ces harmonies douces, molles, plaintives dont nous venons de parler, s’il passe toute sa vie à chanter d’une voix tendre, et à savourer la beauté des airs ”
Platon, La République. copier la citation
Auteur | Platon |
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Œuvre | La République |
Thème | beauté harmonie |
Date | |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Victor Cousin |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/La_R%C3%A9publique_(trad._Cousin) |
Contexte
“Or, nous voulons que ces deux naturels se trouvent réunis dans nos guerriers.
Oui.
Il faut donc les mettre en harmonie l’un avec l’autre.
Il le faut.
Leur harmonie rend l’ame à la fois courageuse et modérée.
Oui.
Leur désaccord la rend lâche ou farouche.
Certainement.
Si donc un homme, se livrant tout entier aux charmes de la musique, laisse couler dans son ame par le canal de ses oreilles, ces harmonies douces, molles, plaintives dont nous venons de parler, s’il passe toute sa vie à chanter d’une voix tendre, et à savourer la beauté des airs ; d’abord sans doute il ne fait qu’adoucir par là l’énergie de son courage naturel, comme le fer s’adoucit au feu, et il perd comme lui cette rudesse qui le rendait auparavant inutile ; mais si, au lieu de s’arrêter, il prolonge cette action amollissante, son courage ne tarde pas à se dissoudre et à se fondre, jusqu’à ce qu’il soit entièrement dissipé, et qu’enfin ayant perdu tout ressort, il ne fasse plus qu’un guerrier sans cœur”
source