“ On se hâte, on s’agite, on se bouscule pour le bonheur de l’humanité, dit-on ! « L’humanité devient trop bruyante et trop industrielle », déplore un penseur solitaire. « Soit, mais le bruit des charrettes qui apportent du pain à l’humanité affamée vaut peut-être mieux que la tranquillité d’âme », répond triomphalement un autre penseur répandu partout, et il passe d’un air fier. ”
Fiodor Dostoïevski, L'Idiot (1874). copier la citation
Auteur | Fiodor Dostoïevski |
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Œuvre | L'Idiot |
Thème | humanité tranquillité |
Date | 1874 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Victor Derély |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Idiot |
Contexte
“— Des chemins de fer ? fit vivement Kolia.
— Pas des chemins de fer proprement dits, présomptueux adulte, mais, en général, de la tendance dont les chemins de fer peuvent être considérés comme l’expression, le symbole. On se hâte, on s’agite, on se bouscule pour le bonheur de l’humanité, dit-on ! « L’humanité devient trop bruyante et trop industrielle », déplore un penseur solitaire. « Soit, mais le bruit des charrettes qui apportent du pain à l’humanité affamée vaut peut-être mieux que la tranquillité d’âme », répond triomphalement un autre penseur répandu partout, et il passe d’un air fier. Je ne crois pas, moi, l’infect Lébédeff, aux charrettes qui apportent du pain à l’humanité. Car, sans un principe moral d’action, les charrettes qui apportent du pain à toute l’humanité peuvent très-froidement exclure de la jouissance de ce pain une partie considérable de l’humanité, cela s’est déjà vu...”
source