“ la science aujourd’hui n’a pas la moindre foi en elle-même, elle n’aspire pas à un idéal élevé, — et là où il lui reste encore de la passion, de l’amour, de la ferveur, de la souffrance, là encore, bien loin d’être l’antithèse de cet idéal ascétique, elle n’en constitue que la forme la plus nouvelle et la plus noble. ”
Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale (1887). copier la citation
Auteur | Friedrich Nietzsche |
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Œuvre | Généalogie de la morale |
Thème | souffrance amour |
Date | 1887 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Henri Albert |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/La_G%C3%A9n%C3%A9alogie_de_la_morale |
Contexte
“ces trompettes de la réalité sont de piètres musiciens, leurs voix ne sortent pas assez intelligibles des profondeurs, ils n’expriment pas l’abîme qu’il y a dans la conscience scientifique car aujourd’hui la conscience scientifique est un abîme — le mot « science », dans les gueules de pareils tapageurs, est simplement un abus et un attentat à la pudeur. Prenez le contrepied de ce qu’ils disent et vous aurez la vérité : la science aujourd’hui n’a pas la moindre foi en elle-même, elle n’aspire pas à un idéal élevé, — et là où il lui reste encore de la passion, de l’amour, de la ferveur, de la souffrance, là encore, bien loin d’être l’antithèse de cet idéal ascétique, elle n’en constitue que la forme la plus nouvelle et la plus noble. Cela vous paraît-il étrange ?... Il est vrai qu’il y a parmi les savants d’aujourd’hui pas mal de braves gens travailleurs et modestes, à qui plaît leur petit coin retiré et qui, parce qu’ils s’y sentent à l’aise élèvent parfois la voix avec la prétention immodeste de revendiquer un contentement général, surtout dans la science, — il y a là tant de choses utiles à faire !”
source