“ On les blesse parfois au vif — tous ceux qui sont en rapport avec des savants savent cela — on les blesse profondément par un mot tout à fait inoffensif, on s’aliène la sympathie de ses amis savants au moment où l’on croit leur rendre hommage, on les met hors d’eux-mêmes, simplement parce que l’on n’a pas été assez fin pour deviner à qui on a affaire ”
Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale (1887). copier la citation
Auteur | Friedrich Nietzsche |
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Œuvre | Généalogie de la morale |
Thème | mots sympathie |
Date | 1887 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Henri Albert |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/La_G%C3%A9n%C3%A9alogie_de_la_morale |
Contexte
“La capacité de nos plus éminents savants, leur application ininterrompue, leur cerveau qui bout nuit et jour, leur supériorité manouvrière elle-même, — combien souvent tout cela a pour véritable objet de s’aveugler volontairement sur l’évidence de certaines choses ! La science comme moyen de s’étourdir, Connaissez-vous cela ? On les blesse parfois au vif — tous ceux qui sont en rapport avec des savants savent cela — on les blesse profondément par un mot tout à fait inoffensif, on s’aliène la sympathie de ses amis savants au moment où l’on croit leur rendre hommage, on les met hors d’eux-mêmes, simplement parce que l’on n’a pas été assez fin pour deviner à qui on a affaire : à des êtres qui, souffrant sans vouloir s’avouer ce qu’ils sont, qui s’étourdissent, se fuient eux-mêmes et n’ont qu’une crainte : avoir conscience de ce qu’ils sont en réalité...
24 — Et maintenant examinons ces cas exceptionnels dont je parlais tantôt, ces derniers idéalistes qui soient aujourd’hui parmi les philosophes et les savants :”
source