Tout homme sait qu’une première injure trop patiemment endurée en enfante mille autres ; et c’est pour empêcher ces enfans de naître, qu’il veut tuer le père. L’offensé voit qu’on lui a fait une première injure, parce qu’on ne le craignoit point, et par sa vengeance il tåche de se faire craindre, afin qu’on ne lui en fasse plus.
 Francis Bacon, Essais de morale et de politique (1597). copier la citation

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Auteur Francis Bacon
Œuvre Essais de morale et de politique
Thème vengeance injures
Date 1597
Langue Français
Référence
Note Traduit par Antoine de La Salle
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_morale_et_de_politique_(trad._L...

Contexte

“↑ Tout ce raisonnement n’est qu’un sophisme ; sans doute l’injure dont on veut se venger est passée ; mais ses conséquences probables ne le sont point, et c’est en vue de l’avenir qu’on s’occupe du passé. Tout homme sait qu’une première injure trop patiemment endurée en enfante mille autres ; et c’est pour empêcher ces enfans de naître, qu’il veut tuer le père. L’offensé voit qu’on lui a fait une première injure, parce qu’on ne le craignoit point, et par sa vengeance il tåche de se faire craindre, afin qu’on ne lui en fasse plus. ↑ Grand Dieu ! s’écrioit Voltaire, délivre-moi de mes amis, et moi, je me charge de mes ennemis. Il n’est point d’ami qui ne soit un peu ennemi, ne fût-ce que par l’émulation, qui ne pleure quelquefois de nos succès, et qui n’abuse, les jours où il est ennemi, des confidences qu’on lui a faites, les jours où il étoit ami :” source