Si la vie n’aboutissoit à la mort, elle ne serait pas supportable ; mais la nature, en nous faisant mourir, expie le tort qu’elle eut en nous faisant naître. De quelque bien que la mort puisse nous priver, elle nous en rend un qui vaut à lui seul tous ceux qu’elle nous ôte ; le voici : cesser de vivre est cesser de souffrir ; et la mort nous guérit de la peur de mourir.
 Francis Bacon, Essais de morale et de politique (1597). copier la citation

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Auteur Francis Bacon
Œuvre Essais de morale et de politique
Thème peur mort
Date 1597
Langue Français
Référence
Note Traduit par Antoine de La Salle
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_morale_et_de_politique_(trad._L...

Contexte

“↑ Le meilleur remède à la crainte de la mort, c’est de bien connoître la vie, toute tissue d’espérances presque toujours trompées, et de craintes qui, pour être chimériques ou déguisées, n’en sont pas moins senties. Si la vie n’aboutissoit à la mort, elle ne serait pas supportable ; mais la nature, en nous faisant mourir, expie le tort qu’elle eut en nous faisant naître. De quelque bien que la mort puisse nous priver, elle nous en rend un qui vaut à lui seul tous ceux qu’elle nous ôte ; le voici : cesser de vivre est cesser de souffrir ; et la mort nous guérit de la peur de mourir. ↑ La mort n’est point un mal, puisqu’on ne la sent pus ; et on ne la sent pas, puisque mourir est cesser de sentir. S’il étoit possible que nous eussions, dans ce passege de l’être au néant, un sentiment aussi vif qu’en pleine santé, la mort seroit horrible ;” source