Il est bon d’observer à ce sujet qu’il n’est point, dans le cœur de l’homme, de passion si foible qu’elle ne puisse surmonter la crainte de la mort : la mort n’est donc pas un ennemi si redoutable, puisque l’homme a toujours en lui de quoi la vaincre : le désir de la vengeance triomphe de la mort
 Francis Bacon, Essais de morale et de politique (1597). copier la citation

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Auteur Francis Bacon
Œuvre Essais de morale et de politique
Thème vengeance désir
Date 1597
Langue Français
Référence
Note Traduit par Antoine de La Salle
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_morale_et_de_politique_(trad._L...

Contexte

“l’appareil de la mort est plus terrible que la mort même : en effet, les gémissemens, les convulsions, la pâleur du visage, des amis désolés, une famille en pleurs, le lugubre appareil des obsèques, voilà ce qui rend la mort si terrible [4] . Il est bon d’observer à ce sujet qu’il n’est point, dans le cœur de l’homme, de passion si foible qu’elle ne puisse surmonter la crainte de la mort : la mort n’est donc pas un ennemi si redoutable, puisque l’homme a toujours en lui de quoi la vaincre : le désir de la vengeance triomphe de la mort ; l’amour la méprise [5] ; l’honneur y aspire ; le désespoir s’y réfugie ; la peur la devance ; la foi l’embrasse avec une sorte de joie. Et même, si nous devons en croire l’histoire romaine, après que l’empereur Othon se fut donné la mort, la compassion, qui est la plus foible de toutes les afflictions humaines, engagea quelques-uns de ceux qui lui étoient le plus attachés, à suivre son exemple ;” source