“ attendu que, si la réputation d’homme vertueux est utile, la vertu même n’est au fond qu’un obstacle, et qui ailleurs veut que son politique, pour établir sa prudence sur un fondement bien solide, commence par se dire : que, pour tourner les hommes à sa fantaisie et les déterminer à faire tout ce qu’on veut, il n’est d’autre moyen que la crainte ”
Francis Bacon, De la dignité et de l’accroissement des sciences (1605). copier la citation
Auteur | Francis Bacon |
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Œuvre | De la dignité et de l’accroissement des sciences |
Thème | prudence réputation |
Date | 1605 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Antoine de La Salle |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/De_la_dignit%C3%A9_et_de_l%E2%80%99accroi... |
Contexte
“Quant aux moyens condamnables, s’il se trouve quelqu’un qui soit tenté de prendre pour maître Machiavel, lequel prétend qu’il ne faut pas beaucoup se soucier de la vertu même, mais seulement de cette partie de son visage qui est tournée vers le public, et qui n’est que pour les spectateurs ; attendu que, si la réputation d’homme vertueux est utile, la vertu même n’est au fond qu’un obstacle, et qui ailleurs veut que son politique, pour établir sa prudence sur un fondement bien solide, commence par se dire : que, pour tourner les hommes à sa fantaisie et les déterminer à faire tout ce qu’on veut, il n’est d’autre moyen que la crainte ; qu’il faut donc prendre peine à les jeter dans toutes sortes d’embarras et de dangers, et les tenir toujours sur le qui-vive : en sorte que son prétendu politique semble n’être que ce que les Italiens appellent un semeur d’épines.”
source