Nous usons de prétexte, lorsqu’avec une prudence et une sagacité qui nous fraie doucement le chemin, nous savons disposer les personnes qui nous jugent, à se contenter des favorables et bénignes interprétations que nous donnons à nos défauts, et leur donnons à entendre qu’ils viennent d’une toute autre source, et ont un tout autre but qu’on ne le pense communément.
 Francis Bacon, De la dignité et de l’accroissement des sciences (1605). copier la citation

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Auteur Francis Bacon
Œuvre De la dignité et de l’accroissement des sciences
Thème prudence interprétation
Date 1605
Langue Français
Référence
Note Traduit par Antoine de La Salle
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/De_la_dignit%C3%A9_et_de_l%E2%80%99accroi...

Contexte

“Nous qualifions de précaution cette prudence qui fait qu’on n’entreprend rien qui soit au-dessus de ses forces, au lieu d’imiter ces esprits inquiets, et quelque peu insolens, qui s’ingèrent trop aisément dans toutes sortes d’affaires ; car au fond, qu’y gagnent-ils ? rien autre chose que de publier et de proclamer en quelque manière leurs propres défauts. Nous usons de prétexte, lorsqu’avec une prudence et une sagacité qui nous fraie doucement le chemin, nous savons disposer les personnes qui nous jugent, à se contenter des favorables et bénignes interprétations que nous donnons à nos défauts, et leur donnons à entendre qu’ils viennent d’une toute autre source, et ont un tout autre but qu’on ne le pense communément. En effet, ce n’est pas sans raison que, parlant de la manière dont le vice se cache, le poëte a dit : Souvent le vice se cache à la faveur de sa ressemblance avec la vertu voisine. Si donc nous apercevons en nous quelque défaut, nous devons tâcher d’emprunter le personnage et l’habit de la vertu voisine, pour le cacher sous son ombre.” source