“ si la nature humaine ne peut pas retenir à la fois la tranquillité d’âme et l’intensité de la jouissance : une fois bien décidée, elle rendroit la première oiseuse et superflue. Car ne voit-on pas assez souvent des hommes constitués et organisés de manière à goûter même vivement les plaisirs lorsqu’ils s’offrent à eux, et à en supporter la perte assez patiemment ? ”
Francis Bacon, De la dignité et de l’accroissement des sciences (1605). copier la citation
Auteur | Francis Bacon |
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Œuvre | De la dignité et de l’accroissement des sciences |
Thème | tranquillité perte |
Date | 1605 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Antoine de La Salle |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/De_la_dignit%C3%A9_et_de_l%E2%80%99accroi... |
Contexte
“parce que l’accomplissement de nos désirs semble perfectionner peu-à-peu notre nature. Et quoiqu’il n’ait rien moins qu’un tel effet, néanmoins ce mouvement en cercle a quelque apparence de mouvement progressif.
Quant à la seconde question ; savoir : si la nature humaine ne peut pas retenir à la fois la tranquillité d’âme et l’intensité de la jouissance : une fois bien décidée, elle rendroit la première oiseuse et superflue. Car ne voit-on pas assez souvent des hommes constitués et organisés de manière à goûter même vivement les plaisirs lorsqu’ils s’offrent à eux, et à en supporter la perte assez patiemment ? En sorte que cette gradation philosophique : garde-toi de jouir, de peur de désirer : garde-toi de désirer, de peur de craindre, a je ne sais quoi de timide et de pusillanime. Certes, la plupart des doctrines des philosophes nous paroissent trop timides, et prendre, en faveur des hommes, plus de précautions que la nature ne le veut :”
source