Chacun doit considérer quel rapport se trouve entre ses mœurs, son naturel et le siècle où il vit. Que si l’un et l’autre sympathisent, on peut en toutes choses agir avec plus de liberté et suivre son penchant. Mais s’il s’y trouve de l’opposition, il faut alors, dans le cours de sa vie entière, marcher avec plus de précaution plus couvertement, et paroître plus rarement en public.
 Francis Bacon, De la dignité et de l’accroissement des sciences (1605). copier la citation

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Auteur Francis Bacon
Œuvre De la dignité et de l’accroissement des sciences
Thème opposition liberté
Date 1605
Langue Français
Référence
Note Traduit par Antoine de La Salle
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/De_la_dignit%C3%A9_et_de_l%E2%80%99accroi...

Contexte

“comme aussi par rapport à ses défauts, aux talens qu’on n’a pas, et aux obstacles qu’on trouve en soi ; en faisant son compte de manière à s’exagérer toujours les derniers, et à rabattre beaucoup des premiers. Or, d’après un tel examen, il faut embrasser les considérations, suivantes. 1°. Chacun doit considérer quel rapport se trouve entre ses mœurs, son naturel et le siècle où il vit. Que si l’un et l’autre sympathisent, on peut en toutes choses agir avec plus de liberté et suivre son penchant. Mais s’il s’y trouve de l’opposition, il faut alors, dans le cours de sa vie entière, marcher avec plus de précaution plus couvertement, et paroître plus rarement en public. Ce fut le parti que prit Tibère ; sentant bien que son caractère et ses goûts ne quadroient point du tout avec son siècle, il n’assista jamais aux jeux publics. Il y a plus : durant les douze dernières années de sa vie, il ne parut pas une seule fois dans le sénat ;” source