“ Mais quiconque s’impose un devoir que la nature ne lui a point imposé, doit s’assurer auparavant des moyens de le remplir ; autrement il se rend comptable même de ce qu’il n’aura pu faire. Celui qui se charge d’un élève infirme et valétudinaire change sa fonction de gouverneur en celle de garde-malade ; il perd à soigner une vie inutile le temps qu’il destinoit à en augmenter le prix ”
Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation
Auteur | Jean-Jacques Rousseau |
---|---|
Œuvre | Émile, ou De l’éducation |
Thème | nature temps |
Date | 1762 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89mile,_ou_De_l%E2%80%99%C3%A9ducatio... |
Contexte
“Qu’ils soient estropiés ou non, qu’ils soient languissants ou robustes, chacun d’eux est un dépôt dont il doit compte à la main dont il le tient, & le mariage est un contrat fait avec la nature aussi bien qu’entre les conjoints.
Mais quiconque s’impose un devoir que la nature ne lui a point imposé, doit s’assurer auparavant des moyens de le remplir ; autrement il se rend comptable même de ce qu’il n’aura pu faire. Celui qui se charge d’un élève infirme et valétudinaire change sa fonction de gouverneur en celle de garde-malade ; il perd à soigner une vie inutile le temps qu’il destinoit à en augmenter le prix ; il s’expose à voir une mere éplorée lui reprocher un jour la mort d’un fils qu’il lui aura longtemps conservé.
Je ne me chargerois pas d’un enfant maladif & cacochyme, dût-il vivre quatre-vingts ans.”
source