“ Au reste, il n'est pas sage, j'en conviens et je le vois davantage tous les jours, de juger les autres d'après soi. J'ai bien assez à faire avec moi-même, moi dont le cœur et l'imagination recèlent tant d'orages… Hélas ! je laisse bien volontiers chacun aller son chemin : si l'on voulait me laisser aller de même ! ”
Johann Wolfgang von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774). copier la citation
Auteur | Johann Wolfgang von Goethe |
---|---|
Œuvre | Les Souffrances du jeune Werther |
Thème | jugement liberté autrui |
Date | 1774 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Pierre Leroux |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Werther |
Contexte
“ce serait lui faire beaucoup de grâce : elle est tout uniquement fille d'un greffier du voisinage. Vois-tu, mon cher Wilhelm, je ne conçois rien à cette orgueilleuse espèce humaine, qui a assez peu de bon sens pour se prostituer aussi platement.
Au reste, il n'est pas sage, j'en conviens et je le vois davantage tous les jours, de juger les autres d'après soi. J'ai bien assez à faire avec moi-même, moi dont le cœur et l'imagination recèlent tant d'orages… Hélas ! je laisse bien volontiers chacun aller son chemin : si l'on voulait me laisser aller de même !
Ce qui me vexe le plus, ce sont ces misérables distinctions de société. Je sais aussi bien qu'un autre combien la distinction des rangs est nécessaire, combien d'avantages elle me procure à moi-même ; mais je ne voudrais pas qu'elle me barrât le chemin qui peut me conduire à quelque plaisir et me faire jouir d'une chimère de bonheur.” source
Au reste, il n'est pas sage, j'en conviens et je le vois davantage tous les jours, de juger les autres d'après soi. J'ai bien assez à faire avec moi-même, moi dont le cœur et l'imagination recèlent tant d'orages… Hélas ! je laisse bien volontiers chacun aller son chemin : si l'on voulait me laisser aller de même !
Ce qui me vexe le plus, ce sont ces misérables distinctions de société. Je sais aussi bien qu'un autre combien la distinction des rangs est nécessaire, combien d'avantages elle me procure à moi-même ; mais je ne voudrais pas qu'elle me barrât le chemin qui peut me conduire à quelque plaisir et me faire jouir d'une chimère de bonheur.” source