Ce n'est pas Dieu que je repousse, note bien, mais la création, voilà ce que je me refuse à admettre.
 Fiodor Dostoïevski, Les Frères Karamazov (1880). copier la citation

Contexte

“Ainsi, j'admets non seulement Dieu, mais encore sa sagesse, son but qui nous échappe ; je crois à l'ordre, au sens de la vie, à l'harmonie éternelle, où l'on prétend que nous nous fondrons un jour : je crois au Verbe où tend l'univers qui est en Dieu et qui est lui-même Dieu, à l'infini. Suis-je dans la bonne voie ? Figure-toi qu'en définitive, ce monde de Dieu, je ne l'accepte pas, et quoique je sache qu'il existe, je ne l'admets pas. Ce n'est pas Dieu que je repousse, note bien, mais la création, voilà ce que je me refuse à admettre. Je m'explique : je suis convaincu, comme un enfant, que la souffrance disparaîtra, que la comédie révoltante des contradictions humaines s'évanouira comme un piteux mirage, comme la manifestation vile de l'impuissance mesquine, comme un atome de l'esprit d'Euclide ; qu'à la fin du drame, quand apparaîtra l'harmonie éternelle, une révélation se produira, précieuse au point d'attendrir tous les cœurs, de calmer toutes les indignations, de racheter tous les crimes et le sang versé ; de sorte qu'on pourra, non seulement pardonner, mais justifier tout ce qui s'est passé sur la terre.” source

Explications et analyses

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