“ Les hommes craignent la mort, comme les enfants craignent les ténèbres ; et, ce qui renforce l'analogie, les terreurs de la première espèce sont aussi augmentées dans les hommes faits, par ces contes effrayants dont on les berce. ”
Francis Bacon, Essais de morale et de politique (1597). copier la citation
Auteur | Francis Bacon |
---|---|
Œuvre | Essais de morale et de politique |
Thème | peur mort contes |
Date | 1597 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Antoine de La Salle |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_morale_et_de_politique_(trad._L... |
Contexte
“Au lieu qu'un coup de poing qui jette une douzaine de dents hors de la bouche, est un genre de ménagement qui annonce à celui qui reçoit cette preuve d'estime, qu'on le croit fort : nouvelle plus agréable que l'autre, et qui le seroit peut-être encore davantage, si on l'apprenoit par une autre voie.
II. De la mort.
Les hommes craignent la mort, comme les enfans craignent les ténèbres ; et, ce qui renforce l'analogie, les terreurs de la première espèce sont aussi augmentées dans les hommes faits, par ces contes effrayans dont on les berce[1]. et Nul doute que de profondes méditations sur la mort, envisagée comme conséquence du péché (originel), et comme passage à une autre vie, ne soit une occupation pieuse et utile au salut ; mais la crainte de la mort, envisagée comme un tribut qu'il faut payer à la nature, n'est qu'une foiblesse[2], Et même dans les méditations religieuses sur ce sujet, il entre quelquefois de la superstition et de la puérilité : par exemple, dans un de ces livres que les moines méditent pour se préparer à la mort, on lit ce qui suit : si la plus légère blessure faite au doigt peut causer de si vives douleurs, quel horrible supplice doit-ce être que la mort, qui est la corruption ou la dissolution du corps tout enttier ?” source
II. De la mort.
Les hommes craignent la mort, comme les enfans craignent les ténèbres ; et, ce qui renforce l'analogie, les terreurs de la première espèce sont aussi augmentées dans les hommes faits, par ces contes effrayans dont on les berce[1]. et Nul doute que de profondes méditations sur la mort, envisagée comme conséquence du péché (originel), et comme passage à une autre vie, ne soit une occupation pieuse et utile au salut ; mais la crainte de la mort, envisagée comme un tribut qu'il faut payer à la nature, n'est qu'une foiblesse[2], Et même dans les méditations religieuses sur ce sujet, il entre quelquefois de la superstition et de la puérilité : par exemple, dans un de ces livres que les moines méditent pour se préparer à la mort, on lit ce qui suit : si la plus légère blessure faite au doigt peut causer de si vives douleurs, quel horrible supplice doit-ce être que la mort, qui est la corruption ou la dissolution du corps tout enttier ?” source