L’arc du sauvage, sa hache et son vêtement de peaux n’exigent pas qu’une loi lui en assure la conservation. Ils sont suffisamment gardés par la crainte de son ressentiment et de sa vengeance. Lorsqu’en vertu des premières loix, une partie de la société accumula des richesses et devint puissante, elle fit des loix plus sévères, et voulut, aux dépens de l’humanité, conserver ce qu’elle possédoit.
 Benjamin Franklin, Vie de Benjamin Franklin (1791). copier la citation

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Auteur Benjamin Franklin
Œuvre Vie de Benjamin Franklin
Thème humanité richesse
Date 1791
Langue Français
Référence
Note Traduit par Jean-Henri Castéra
Lien web https://www.atramenta.net/lire/vie-de-benjamin-franklin-ecrite-par-lui-m...

Contexte

“Et, comme dit l’auteur français, doit-on punir un délit contre la société par un crime contre la nature ? Une propriété superflue est de l’invention de la société. Des loix simples et douces suffisent pour conserver les propriétés purement nécessaires. L’arc du sauvage, sa hache et son vêtement de peaux n’exigent pas qu’une loi lui en assure la conservation. Ils sont suffisamment gardés par la crainte de son ressentiment et de sa vengeance. Lorsqu’en vertu des premières loix, une partie de la société accumula des richesses et devint puissante, elle fit des loix plus sévères, et voulut, aux dépens de l’humanité, conserver ce qu’elle possédoit. Ce fut un abus du pouvoir, et un commencement de tyrannie. Si, avant de faire entrer un sauvage en société, on lui avoit dit :« — Par le moyen du pacte social, ton voisin pourra devenir propriétaire de cent daims.” source