“ Il est impossible qu’un lecteur donne à sa voix le ton convenable, et prononce avec justesse, à moins que son esprit ne précède sa voix, et ne sente bien ce qu’il dit. La coutume qu’on a d’exercer les enfans à lire haut ce qu’ils n’entendent pas, occasionne cette manière monotone qui est si commune parmi les lecteurs ”
Benjamin Franklin, Vie de Benjamin Franklin (1791). copier la citation
Auteur | Benjamin Franklin |
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Œuvre | Vie de Benjamin Franklin |
Thème | justesse esprit |
Date | 1791 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Jean-Henri Castéra |
Lien web | https://www.atramenta.net/lire/vie-de-benjamin-franklin-ecrite-par-lui-m... |
Contexte
“Quand nos enfans lisent de l’anglais en notre présence, nous nous imaginons qu’ils entendent tout ce qu’ils lisent, parce que nous l’entendons nous-même, et parce que c’est notre langue naturelle. Mais le fait est qu’ils lisent souvent comme les perroquets parlent, comprenant très-peu, ou plutôt ne comprenant rien de ce qu’ils disent.
Il est impossible qu’un lecteur donne à sa voix le ton convenable, et prononce avec justesse, à moins que son esprit ne précède sa voix, et ne sente bien ce qu’il dit. La coutume qu’on a d’exercer les enfans à lire haut ce qu’ils n’entendent pas, occasionne cette manière monotone qui est si commune parmi les lecteurs ; et lorsqu’on s’y est une fois accoutumé, il est très-difficile de s’en corriger.
Aussi, parmi cinquante lecteurs, à peine s’en trouve-t-il un de bon. La rareté des gens qui lisent bien, est cause que les écrits qu’on publie dans le dessein d’influer sur les opinions des hommes, ou pour leur avantage, ont toujours la moitié moins d’effet.”
source