Nous avons dit, en effet, que la tristesse est un bien en tant que connaissance et refus du mal. Ces deux choses, dans la douleur corporelle, attestent la bonté de la nature ; c'est à cause d'elle que le sens perçoit et que la nature fuit l'objet qui la blesse, cause de douleur.
 Thomas d'Aquin, Somme théologique (1274). copier la citation

Contexte

“Or la tristesse est de cette sorte, comme on le voit par cette parole (Mt 5, 5) : "Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés." La tristesse est donc un bien honnête.
Conclusion :
Dans le sens où la tristesse est un bien, elle peut être un bien honnête. Nous avons dit, en effet, que la tristesse est un bien en tant que connaissance et refus du mal. Ces deux choses, dans la douleur corporelle, attestent la bonté de la nature ; c'est à cause d'elle que le sens perçoit et que la nature fuit l'objet qui la blesse, cause de douleur. Quant à la tristesse intérieure, la connaissance du mal s'y trouve quelquefois par un jugement droit de la raison, et son refus par une volonté bien disposée et détestant le mal. Or tout bien honnête procède de ces deux principes : la rectitude de la raison et celle de la volonté.” source