L’homme, animal multiple, menteur, artificiel et impénétrable, inquiétant pour les autres animaux, moins par sa force que par sa ruse et sa sagacité, l’homme a inventé la bonne conscience pour jouir enfin de son âme comme d’une chose simple. Toute la morale est une longue, une audacieuse falsification, grâce à laquelle une jouissance, devant le spectacle de l’âme, devient possible.
 Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (1886). copier la citation

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Auteur Friedrich Nietzsche
Œuvre Par-delà le bien et le mal
Thème falsification conscience
Date 1886
Langue Français
Référence
Note Traduit par Henri Albert
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Par_del%C3%A0_le_bien_et_le_mal

Contexte

“Dans le dernier cas, sa vanité souffre peut-être ; dans le premier, ce qui souffre c’est son cœur, sa sympathie qui dit toujours : « Hélas ! pourquoi voulez-vous que la route vous soit aussi pénible qu’à moi ? » 291. L’homme, animal multiple, menteur, artificiel et impénétrable, inquiétant pour les autres animaux, moins par sa force que par sa ruse et sa sagacité, l’homme a inventé la bonne conscience pour jouir enfin de son âme comme d’une chose simple. Toute la morale est une longue, une audacieuse falsification, grâce à laquelle une jouissance, devant le spectacle de l’âme, devient possible. Considérées à ce point de vue, il a plus de choses qui rentrent dans l’idée « d’art » qu’on ne le croit communément. 292. Un philosophe : c’est un homme qui éprouve, voit, entend, soupçonne, espère et rêve constamment des choses extraordinaires, qui est frappé par ses propres pensées comme si elles venaient du dehors, d’en haut et d’en bas, comme par une espèce d’événements et de coups de foudre que lui seul peut subir qui est peut-être lui-même un orage, toujours gros de nouveaux éclairs ;” source