L’homme qui fait un vœu ne s’ôtera pas pour cela les moyens de le rompre. Ce n’est pas qu’il en ait l’intention déterminée ; mais les désirs qui tendent à le briser travaillent sourdement en lui, se frayent leur chemin dans son cœur et lui détendent les nerfs, au moment même où il se répète les raisons qu’il a eues de se lier par son vœu.
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Auteur George Eliot
Œuvre Middlemarch
Thème désir raison
Date 1872
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Middlemarch

Contexte

“Il ne pesait pas dans toute leur étendue les motifs qui lui avaient fait désirer d’obtenir les bonnes grâces de Lydgate, mais ces motifs n’en étaient pas moins là vifs et pressants, comme un agent irritant dans ses veines. L’homme qui fait un vœu ne s’ôtera pas pour cela les moyens de le rompre. Ce n’est pas qu’il en ait l’intention déterminée ; mais les désirs qui tendent à le briser travaillent sourdement en lui, se frayent leur chemin dans son cœur et lui détendent les nerfs, au moment même où il se répète les raisons qu’il a eues de se lier par son vœu. Voir Raffles se rétablir et recouvrer le libre usage de ses odieuses facultés, comment Bulstrode eût-il pu le souhaiter ? L’image qui lui apportait du soulagement, c’était celle de Raffles mort, et c’était à ce genre de soulagement que tendait indirectement sa prière, lorsqu’il implorait le ciel de délivrer, si c’était possible, le reste de ses jours ici-bas d’une ignominie qui briserait à tout jamais en lui un instrument du service de Dieu.” source