“ Les vieillards d’autrefois étaient moins malheureux et moins isolés que ceux d’aujourd’hui : si, en demeurant sur la terre, ils avaient perdu leurs amis, peu de chose du reste avait changé autour d’eux ; étrangers à la jeunesse, ils ne l’étaient pas à la société. Maintenant, un traînard dans ce monde a non-seulement vu mourir les hommes, mais il a vu mourir les idées ”
François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe (1850). copier la citation
Auteur | François-René de Chateaubriand |
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Œuvre | Mémoires d'outre-tombe |
Thème | jeunesse société |
Date | 1850 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_d%E2%80%99outre-tombe |
Contexte
“Toute cette troupe pauvre, ne recevant pas un sou des princes, faisait la guerre à ses dépens, tandis que les décrets achevaient de la dépouiller et jetaient nos femmes et nos mères dans les cachots.
Les vieillards d’autrefois étaient moins malheureux et moins isolés que ceux d’aujourd’hui : si, en demeurant sur la terre, ils avaient perdu leurs amis, peu de chose du reste avait changé autour d’eux ; étrangers à la jeunesse, ils ne l’étaient pas à la société. Maintenant, un traînard dans ce monde a non-seulement vu mourir les hommes, mais il a vu mourir les idées : principes, mœurs, goûts, plaisirs, peines, sentiments, rien ne ressemble à ce qu’il a connu. Il est d’une race différente de l’espèce humaine au milieu de laquelle il achève ses jours.
Et pourtant, France du XIXe siècle, apprenez à estimer cette vieille France qui vous valait.”
source