“ Une tristesse sombre me saisit ; je tombe dans un accablement affreux : il me semble que je m’anéantis ; et je ne me retrouve moi-même que lorsqu’une sombre jalousie vient s’allumer et enfanter dans mon âme la crainte, les soupçons, la haine et les regrets. ”
Montesquieu, Lettres persanes (1721). copier la citation
Auteur | Montesquieu |
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Œuvre | Lettres persanes |
Thème | jalousie haine |
Date | 1721 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_persanes |
Contexte
“H eureux celui qui, connoissant le prix d’une vie douce et tranquille, repose son cœur au milieu de sa famille, et ne connaît d’autre terre que celle qui lui a donné le jour.
Je vis dans un climat barbare, présent à tout ce qui m’importune, absent de tout ce qui m’intéresse. Une tristesse sombre me saisit ; je tombe dans un accablement affreux : il me semble que je m’anéantis ; et je ne me retrouve moi-même que lorsqu’une sombre jalousie vient s’allumer et enfanter dans mon âme la crainte, les soupçons, la haine et les regrets. Tu me connois, Nessir ; tu as toujours vu dans mon cœur comme dans le tien : je te ferois pitié si tu savois mon état déplorable. J’attends quelquefois six mois entiers des nouvelles du sérail ; je compte tous les instants qui s’écoulent ;” source
Je vis dans un climat barbare, présent à tout ce qui m’importune, absent de tout ce qui m’intéresse. Une tristesse sombre me saisit ; je tombe dans un accablement affreux : il me semble que je m’anéantis ; et je ne me retrouve moi-même que lorsqu’une sombre jalousie vient s’allumer et enfanter dans mon âme la crainte, les soupçons, la haine et les regrets. Tu me connois, Nessir ; tu as toujours vu dans mon cœur comme dans le tien : je te ferois pitié si tu savois mon état déplorable. J’attends quelquefois six mois entiers des nouvelles du sérail ; je compte tous les instants qui s’écoulent ;” source