“ Un jeune homme se passionne pour une belle ; il coule près d’elle toutes les heures de la journée, et prodigue toutes ses facultés, tout ce qu’il possède, pour lui prouver sans cesse qu’il s’est donné entièrement à elle. Survient quelque bon bourgeois, quelque homme en place qui lui dit : « Mon jeune monsieur, aimer est de l’homme, seulement vous devez aimer comme il sied à un homme. ”
Johann Wolfgang von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774). copier la citation
Auteur | Johann Wolfgang von Goethe |
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Œuvre | Les Souffrances du jeune Werther |
Thème | |
Date | 1774 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Pierre Leroux |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Werther |
Contexte
“Mais, en revanche, toute règle, quoi qu’on en dise, étouffera le vrai sentiment de la nature et sa véritable expression. « Cela est trop fort, t’écries-tu ; la règle ne fait que limiter, qu’élaguer les branches gourmandes. » Mon ami, veux-tu que je te fasse une comparaison ? Il en est de ceci comme de l’amour. Un jeune homme se passionne pour une belle ; il coule près d’elle toutes les heures de la journée, et prodigue toutes ses facultés, tout ce qu’il possède, pour lui prouver sans cesse qu’il s’est donné entièrement à elle. Survient quelque bon bourgeois, quelque homme en place qui lui dit : « Mon jeune monsieur, aimer est de l’homme, seulement vous devez aimer comme il sied à un homme. Réglez bien l’emploi de vos instants ; consacrez-en une partie à votre travail et les heures de loisir à votre maîtresse. Consultez l’état de votre fortune : sur votre superflu, je ne vous défends pas de faire à votre amie quelques petits présents ;”
source