au lieu qu’au contraire la haine des méchants ne fait que s’animer davantage par l’impossibilité de trouver sur quoi la fonder ; et le sentiment de leur propre injustice n’est qu’un grief de plus contre celui qui en est l’objet.
 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions (1782). copier la citation

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Auteur Jean-Jacques Rousseau
Œuvre Les Confessions
Thème injustice haine
Date 1782
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Confessions_(Rousseau)

Contexte

“j’allai chez Grimm comme un autre George Dandin, lui faire des excuses des offenses qu’il m’avait faites ; toujours dans cette fausse persuasion, qui m’a fait faire en ma vie mille bassesses auprès de mes feints amis, qu’il n’y a point de haine qu’on ne désarme à force de douceur et de bons procédés ; au lieu qu’au contraire la haine des méchants ne fait que s’animer davantage par l’impossibilité de trouver sur quoi la fonder ; et le sentiment de leur propre injustice n’est qu’un grief de plus contre celui qui en est l’objet. J’ai, sans sortir de ma propre histoire, une preuve bien forte de cette maxime dans Grimm et dans Tronchin, devenus mes deux plus incapables ennemis par goût, par plaisir, par fantaisie, sans pouvoir alléguer aucun tort d’aucune espèce que j’aie eu jamais avec aucun des deux, et dont la rage s’accroît de jour en jour, comme celle des tigres, par la facilité qu’ils trouvent à l’assouvir.” source