l’un très vrai, l’autre très faux puisqu’il est même impossible qu’un homme qui est et veut être seul puisse et veuille nuire à personne, et par conséquent qu’il soit un méchant.
 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions (1782). copier la citation

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Auteur Jean-Jacques Rousseau
Œuvre Les Confessions
Thème
Date 1782
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Confessions_(Rousseau)

Contexte

“En lisant l’espèce de poétique en dialogue qu’il y a jointe, je fus surpris, et même un peu contristé, d’y trouver, parmi plusieurs choses désobligeantes mais tolérables, contre les solitaires, cette âpre et dure sentence, sans aucun adoucissement : Il n’y a que le méchant qui soit seul. Cette sentence est équivoque, et présente deux sens, ce me semble : l’un très vrai, l’autre très faux puisqu’il est même impossible qu’un homme qui est et veut être seul puisse et veuille nuire à personne, et par conséquent qu’il soit un méchant. La sentence en elle-même exigeait donc une interprétation ; elle l’exigeait bien plus encore de la part d’un auteur qui, lorsqu’il imprimait cette sentence, avait un ami retiré dans une solitude. Il me paraissait choquant et malhonnête, ou d’avoir oublié en la publiant cet ami solitaire, ou, s’il s’en était souvenu, de n’avoir pas fait, du moins en maxime générale, l’honorable et juste exception qu’il devait non seulement à cet ami, mais à tant de sages respectés, qui dans tous les temps ont cherché le calme et la paix dans la retraite, et dont, pour la première fois depuis que le monde existe, un écrivain s’avise, avec un seul trait de plume, de faire indistinctement autant de scélérats.” source