Je ne dis pas que l’homme est toujours libre de reconnaître ou de ne pas reconnaître toute vérité. Il y a des vérités reconnues depuis longtemps et qui sont transmises par l’éducation, les traditions, qui sont tellement entrées dans l’esprit qu’elles sont devenues comme naturelles, et il y a des vérités qui se présentent mal définies, vagues.
 Léon Tolstoï, Le royaume des cieux est en vous (1893). copier la citation

Contexte

“De même l’homme qui n’a pas eu la force de braver un incendie pour en sauver un autre et qui a fui seul de la maison en flammes, demeure libre, en reconnaissant cette vérité que l’homme doit, au péril de sa vie, secourir son semblable, de considérer son acte comme mauvais et de se le reprocher, ou bien, en ne reconnaissant pas cette vérité, de considérer son acte comme naturel, nécessaire, et le justifier. Dans le premier cas, il se prépare pour l’avenir une série d’actes d’abnégation qui découlent nécessairement de la reconnaissance de la vérité ; dans le second, une série d’actes égoïstes. Je ne dis pas que l’homme est toujours libre de reconnaître ou de ne pas reconnaître toute vérité. Il y a des vérités reconnues depuis longtemps et qui sont transmises par l’éducation, les traditions, qui sont tellement entrées dans l’esprit qu’elles sont devenues comme naturelles, et il y a des vérités qui se présentent mal définies, vagues. L’homme n’est pas libre de ne pas reconnaître les premières et n’est pas libre de reconnaître les secondes. Mais il y a une troisième catégorie de vérités qui n’ont pas encore pu devenir les motifs irraisonnés de son action, mais qui lui sont déjà révélées avec une telle netteté qu’il ne peut pas ne pas prendre parti et doit ou les reconnaître ou les rejeter.” source