Voyez-vous un ministre songer plus à lui-même qu’à vous, et rechercher son propre intérêt dans toutes ses actions, jugez aussitôt qu’il n’est pas tel qu’il doit être, et qu’il ne peut mériter votre confiance ; car l’homme qui a l’administration d’un État dans les mains doit ne jamais penser à lui mais doit toujours penser au prince, et ne l’entretenir que de ce qui tient à l’intérêt de l’État.
 Nicolas Machiavel, Le Prince (1532). copier la citation

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Auteur Nicolas Machiavel
Œuvre Le Prince
Thème administration confiance
Date 1532
Langue Français
Référence
Note Traduit par Jean-Vincent Périès
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Prince/Texte_entier

Contexte

“car un prince qui est en état, sinon d’imaginer, du moins de juger de ce qu’un autre fait et dit de bien et de mal, sait discerner les opérations bonnes ou mauvaises de son ministre, favoriser les unes, réprimer les autres, ne laisser aucune espérance de pouvoir le tromper, et contenir ainsi le ministre lui-même dans son devoir. Du reste, si un prince veut une règle certaine pour connaître ses ministres, on peut lui donner celle-ci : Voyez-vous un ministre songer plus à lui-même qu’à vous, et rechercher son propre intérêt dans toutes ses actions, jugez aussitôt qu’il n’est pas tel qu’il doit être, et qu’il ne peut mériter votre confiance ; car l’homme qui a l’administration d’un État dans les mains doit ne jamais penser à lui mais doit toujours penser au prince, et ne l’entretenir que de ce qui tient à l’intérêt de l’État. Mais il faut aussi que, de son côté, le prince pense à son ministre, s’il veut le conserver toujours fidèle ; il faut qu’il l’environne de considération, qu’il le comble de richesses, qu’il le fasse entrer en partage de tous les honneurs et de toutes les dignités, pour qu’il n’ait pas lieu d’en souhaiter davantage ;” source