“ Enfants, l’homme est devenu comme l’un de nous ; il connaît le bien et le mal depuis qu’il a goûté de ce fruit défendu ; mais qu’il se glorifie de connaître le bien perdu et le mal gagné : plus heureux s’il lui avait suffi de connaître le bien par lui-même, et le mal pas du tout. À présent il s’afflige, se repent et prie avec contrition ”
John Milton, Le Paradis perdu (1667). copier la citation
Auteur | John Milton |
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Œuvre | Le Paradis perdu |
Thème | enfants présent |
Date | 1667 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par François-René de Chateaubriand |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Paradis_perdu |
Contexte
“de leurs bosquets fortunés qu’ombrageait l’amarante, du bord de la source, ou de la fontaine, du bord des eaux de la vie, partout où ils se reposaient en sociétés de joie, les fils de la lumière se hâtèrent, se rendant à l’impérieuse sommation ; et ils prirent leurs places, jusqu’à ce que du haut de son trône suprême, le Tout-Puissant annonça ainsi sa souveraine volonté :
« Enfants, l’homme est devenu comme l’un de nous ; il connaît le bien et le mal depuis qu’il a goûté de ce fruit défendu ; mais qu’il se glorifie de connaître le bien perdu et le mal gagné : plus heureux s’il lui avait suffi de connaître le bien par lui-même, et le mal pas du tout. À présent il s’afflige, se repent et prie avec contrition : mes mouvements sont en lui ; ils agissent plus longtemps que lui ; je sais combien son cœur est variable et vain, abandonné à lui-même. Dans la crainte qu’à présent sa main, devenue plus audacieuse, ne se porte aussi sur l’arbre de vie, qu’il n’en mange, qu’il ne vive toujours, ou qu’il ne rêve du moins de vivre toujours, j’ai décidé de l’éloigner, de l’envoyer hors du jardin labourer la terre d’où il a été tiré ;”
source