“ La richesse des bourgeois ne manqua pas d’exciter leur colère et leur envie, et ils les pillaient sans pitié et sans remords à toutes les occasions qui s’en présentaient. Naturellement les bourgeois durent haïr et craindre les seigneurs ; le roi les haïssait et les craignait aussi. Quant aux bourgeois, il pouvait bien les mépriser, mais il n’avait pas sujet de les haïr ni de les craindre. ”
Adam Smith, La Richesse des nations (1776). copier la citation
Auteur | Adam Smith |
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Œuvre | La Richesse des nations |
Thème | richesse colère |
Date | 1776 |
Langue | Français |
Référence | Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations |
Note | Traduit par Germain Garnier et Adolphe Blanqui |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de... |
Contexte
“mais en se liguant avec leurs voisins pour une défense mutuelle, ils furent en état de faire une résistance passable. Les seigneurs méprisaient les bourgeois, qu’ils regardaient non-seulement comme une classe fort inférieure, mais comme un ramas d’esclaves émancipés, presque d’une autre espèce qu’eux. La richesse des bourgeois ne manqua pas d’exciter leur colère et leur envie, et ils les pillaient sans pitié et sans remords à toutes les occasions qui s’en présentaient. Naturellement les bourgeois durent haïr et craindre les seigneurs ; le roi les haïssait et les craignait aussi. Quant aux bourgeois, il pouvait bien les mépriser, mais il n’avait pas sujet de les haïr ni de les craindre. Ce fut donc l’intérêt mutuel qui disposa ceux-ci à soutenir le roi, et le roi à les soutenir contre les seigneurs. Ces bourgeois étaient les ennemis de ses ennemis, et son intérêt était d’assurer, autant que possible, leur indépendance à l’égard de ces derniers.”
source