Faire naître à la vie la forme la plus divine ?
La culture socratique ne tient plus le sceptre de son infaillibilité que d’une main tremblante, ébranlée qu’elle est de deux côtés à la fois, par la crainte de ses propres conséquences qu’elle commence à pressentir peu à peu, et parce qu’elle-même n’a plus, dans la valeur éternelle de ses fondements, la confiance naïve de jadis
 Friedrich Nietzsche, La Naissance de la tragédie (1872). copier la citation

ajouter
Auteur Friedrich Nietzsche
Œuvre La Naissance de la tragédie
Thème valeur confiance
Date 1872
Langue Français
Référence
Note Traduit par Jean Marnold et Jacques Morland
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Origine_de_la_Trag%C3%A9die

Contexte

“ne devait-il pas arriver nécessairement que l’expérience volontaire de l’énergie et de la terreur amenât l’homme tragique de cette civilisation à souhaiter un art nouveau, l’art de la consolation métaphysique, la tragédie, telle une Hélène à laquelle il avait droit, et à s’écrier avec Faust [6] : Et ne devais-je pas, avec une violence passionnée, Faire naître à la vie la forme la plus divine ? La culture socratique ne tient plus le sceptre de son infaillibilité que d’une main tremblante, ébranlée qu’elle est de deux côtés à la fois, par la crainte de ses propres conséquences qu’elle commence à pressentir peu à peu, et parce qu’elle-même n’a plus, dans la valeur éternelle de ses fondements, la confiance naïve de jadis ; et c’est alors un triste spectacle que celui de la danse de sa pensée, toujours en quête de formes nouvelles pour les enlacer avec ardeur, et qui les abandonne soudain en frissonnant, comme Méphistophélès les Lamies séductrices.” source