L’ambitieux, le fourbe, le tyran, le débauché, tous ces pécheurs superbes qui abusent de la vie et que la mort tient par les cheveux, vont être punis, sans doute ; mais l’aveugle, le mendiant, le fou, le pauvre paysan, sont-ils dédommagés de leur longue misère par la seule réflexion que la mort n’est pas un mal pour eux ?
 George Sand, La Mare au diable (1846). copier la citation

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Auteur George Sand
Œuvre La Mare au diable
Thème réflexion mort
Date 1846
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/La_Mare_au_diable/Texte_entier

Contexte

“C’est celui où le pauvre Lazare, couché sur un fumier à la porte du riche, déclare qu’il ne la craint pas, sans doute parce qu’il n’a rien à perdre et que sa vie est une mort anticipée. Cette pensée stoïcienne du christianisme demi-païen de la Renaissance est-elle bien consolante, et les âmes religieuses y trouvent-elles leur compte ? L’ambitieux, le fourbe, le tyran, le débauché, tous ces pécheurs superbes qui abusent de la vie et que la mort tient par les cheveux, vont être punis, sans doute ; mais l’aveugle, le mendiant, le fou, le pauvre paysan, sont-ils dédommagés de leur longue misère par la seule réflexion que la mort n’est pas un mal pour eux ? Non ! Une tristesse implacable, une effroyable fatalité pèse sur l’œuvre de l’artiste. Cela ressemble à une malédiction amère lancée sur le sort de l’humanité. C’est bien là la satire douloureuse, la peinture vraie de la société qu’Holbein avait sous les yeux.” source