Je vois qu’il n’y a rien, la place est vide, pas plus de portefeuille que sur ma main, et malgré cela je me remets à tâter. C’est une petitesse dont l’homme est coutumier quand il veut absolument retrouver quelque chose... quand il a fait une perte considérable et douloureuse : il voit qu’il n’y a rien, que la place est vide, mais n’importe, il y regarde quinze fois.
 Fiodor Dostoïevski, L'Idiot (1874). copier la citation

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Auteur Fiodor Dostoïevski
Œuvre L'Idiot
Thème perte vide
Date 1874
Langue Français
Référence
Note Traduit par Victor Derély
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Idiot

Contexte

“— Le fait est que j’y ai regardé ! Je me souviens très-bien d’y avoir regardé ! Je me suis traîné à quatre pattes sur le parquet, j’ai tâté avec les mains en cet endroit, j’ai reculé la chaise, n’en croyant pas mes propres yeux. Je vois qu’il n’y a rien, la place est vide, pas plus de portefeuille que sur ma main, et malgré cela je me remets à tâter. C’est une petitesse dont l’homme est coutumier quand il veut absolument retrouver quelque chose... quand il a fait une perte considérable et douloureuse : il voit qu’il n’y a rien, que la place est vide, mais n’importe, il y regarde quinze fois. — Oui, soit ; mais comment cela se fait-il ?... Je ne comprends toujours pas, murmura le prince abasourdi, — auparavant, dites-vous, il n’y avait rien là, vous aviez cherché en cet endroit, et tout d’un coup le portefeuille s’y est trouvé ?” source