Le moment où la femme cesse de compter par printemps et commence à compter par hivers, est irritant. Sourde rancune contre le temps, qu’on a en soi. Les jeunes belles épanouies, parfums pour les autres, sont pour vous épines, et de toutes ces roses vous sentez la piqûre. Il semble que toute cette fraîcheur vous est prise, et que la beauté ne décroît en vous que parce qu’elle croît chez les autres.
 Victor Hugo, L'Homme qui rit (1869). copier la citation

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Auteur Victor Hugo
Œuvre L'Homme qui rit
Thème beauté soi
Date 1869
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Homme_qui_rit_(%C3%A9d._1907)

Contexte

“Avant d’entamer la partie, le joueur regarde ses cartes. Quels atouts a-t-il ? Barkilphedro commença par examiner l’âge des deux femmes : Josiane, vingt-trois ans ; Anne, quarante et un ans. C’était bien. Il avait du jeu. Le moment où la femme cesse de compter par printemps et commence à compter par hivers, est irritant. Sourde rancune contre le temps, qu’on a en soi. Les jeunes belles épanouies, parfums pour les autres, sont pour vous épines, et de toutes ces roses vous sentez la piqûre. Il semble que toute cette fraîcheur vous est prise, et que la beauté ne décroît en vous que parce qu’elle croît chez les autres. Exploiter cette mauvaise humeur secrète, creuser la ride d’une femme de quarante ans qui est reine, cela était indiqué à Barkilphedro. L’envie excelle à exciter la jalousie comme le rat à faire sortir le crocodile.” source