Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire.
QuSouvent la peur d’un mal nous conduit dans un pire :
Un vers étoit trop foible, et vous le rendez dur ;
J’évite d’être long, et je deviens obscur ;
L’un n’est point trop fardé, mais sa muse est trop nue ;
L’autre a peur de ramper, il se perd dans la nue.
L'Voulez-vous du public mériter les amours ?
 Nicolas Boileau, L'Art poétique (1674). copier la citation

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Auteur Nicolas Boileau
Œuvre L'Art poétique
Thème amour peur
Date 1674
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Boileau_-_Œuvres_poétiques/L’Art_poé...

Contexte

“Et je me sauve à peine au travers du jardin. Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile, Et ne vous chargez point d’un détail inutile. Tout ce qu’on dit de trop est fade et rebutant ; L’esprit rassasié le rejette à l’instant : Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. QuSouvent la peur d’un mal nous conduit dans un pire : Un vers étoit trop foible, et vous le rendez dur ; J’évite d’être long, et je deviens obscur ; L’un n’est point trop fardé, mais sa muse est trop nue ; L’autre a peur de ramper, il se perd dans la nue. L'Voulez-vous du public mériter les amours ? Sans cesse en écrivant variez vos discours. Un style trop égal et toujours uniforme En vain brille à nos yeux, il faut qu’il nous endorme. On lit peu ces auteurs, nés pour nous ennuyer, Qui toujours sur un ton semblent psalmodier.” source