“ il ne saurait jamais la serrer de trop près, car le fond de l’art, c’est l’imitation ; l’imitation est sa raison d’être, et l’idéal pur, à supposer qu’il pût se concevoir, ne serait que rêve et chimère. Mais, en même temps, il faut que l’art choisisse, parce qu’il faut qu’il fasse beau, parce qu’il faut qu’il intéresse. ”
Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale (1869). copier la citation
Auteur | Gustave Flaubert |
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Œuvre | L'Éducation sentimentale |
Thème | imitation art |
Date | 1869 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99%C3%89ducation_sentimentale,_%C... |
Contexte
“mais à force d’être réel, il cesse de nous intéresser...
L’art vit d’une contradiction. Supprimez l’un des termes de la contradiction et vous le tuez. Il faut qu’il rende la nature, qu’il s’y attache ; il ne saurait jamais la serrer de trop près, car le fond de l’art, c’est l’imitation ; l’imitation est sa raison d’être, et l’idéal pur, à supposer qu’il pût se concevoir, ne serait que rêve et chimère. Mais, en même temps, il faut que l’art choisisse, parce qu’il faut qu’il fasse beau, parce qu’il faut qu’il intéresse. Or, pour nous intéresser, il faut qu’il nous parle, et, pour nous parler, il faut qu’il prête un sens aux choses, ou, ce qui revient au même, qu’il en dégage le sens caché. L’idéalisme et le réalisme ne sont donc pas deux manières d’entendre l’art, ce sont deux pôles entre lesquels tout art se meut, vers l’un ou l’autre desquels tout artiste est attiré de préférence, mais hors desquels il n’y a plus qu’abstraction stérile ou non moins stérile reproduction.”
source