trompant l’ennui et la fatigue par le silence et le bavardage, comme c’est l’usage de ceux qui marchent, et quelquefois de ceux qui sont assis.
Il est bien évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu’un romancier ne manquerait pas d’employer. Celui qui prendrait ce que j’écris pour la vérité serait peut-être moins dans l’erreur que celui qui le prendrait pour une fable.
 Denis Diderot, Jacques le Fataliste et son maître (1796). copier la citation

Contexte

“Nos deux voyageurs n’étaient point suivis : j’ignore ce qui se passa dans l’auberge après leur départ. Ils continuèrent leur route, allant toujours sans savoir où ils allaient, quoiqu’ils sussent à peu près où ils voulaient aller ; trompant l’ennui et la fatigue par le silence et le bavardage, comme c’est l’usage de ceux qui marchent, et quelquefois de ceux qui sont assis. Il est bien évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu’un romancier ne manquerait pas d’employer. Celui qui prendrait ce que j’écris pour la vérité serait peut-être moins dans l’erreur que celui qui le prendrait pour une fable. Cette fois-ci ce fut le maître qui parla le premier et qui débuta par le refrain accoutumé : Eh bien ! Jacques, l’histoire de tes amours ? Jacques. Je ne sais où j’en étais. J’ai été si souvent interrompu, que je ferais tout aussi bien de recommencer.” source